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Malpropreté en ville: record de contraventions

By novembre 13, 2010janvier 29th, 2019No Comments

Le nombre de contraventions reliées à la malpropreté atteint des sommets à Montréal. Les arrondissements qui sévissent le plus durement sont ceux de Ville-Marie et du Plateau-Mont-Royal, au centre-ville, avec plus de 5000 constats pour des amendes totalisant près de 2 millions de dollars. Tout cela en un an seulement.

La part du lion revient aux citoyens qui ne respectent pas les horaires de collecte d’ordures ou de recyclage, ou encore qui n’utilisent pas le bon contenant. Dans Ville-Marie, où 2502 constats d’infraction ont été remis entre juin 2007 et le 10 avril dernier, les deux tiers
concernent les ordures. Le même phénomène se répète dans tous les arrondissements, que ce soit dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension ou dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.

Dans le Plateau, où la ruelle de la rue Bernard ressemblait à un dépotoir, début avril, photo à l’appui dans les pages de La Presse, on explique qu’une inspectrice a dû éventrer une cinquantaine de sacs d’ordures afin de trouver les coupables, et de distribuer 30 constats d’infraction en une semaine. L’arrondissement a remis 1949 contraventions au cours des 12 derniers mois, dont une majorité écrasante à cause des déchets.
« Il est très difficile de prendre les fautifs sur le fait, explique Michel Tanguay, chargé de communication du Plateau. C’est en trouvant un relevé de compte d’électricité ou bancaire, que bien souvent, on parvient à émettre des contraventions. »

Montréal, gros mégot
Les arrondissements du centre-ville se signalent par ailleurs par les mégots. Malgré le nouveau règlement sur la propreté qui oblige les commerçants à installer un cendrier sur leur devanture, le maire de Ville-Marie, Benoit Labonté, estime que 3 millions de mégots se
retrouvent dans la rue chaque semaine.

« Ce n’est pas du tout un chiffre exagéré, dit-il. Il y a au moins 750 000 personnes qui passent par le centre-ville chaque jour. Imaginons que la moitié d’entre elles jettent à la rue
deux cigarettes, et il s’agit ici d’un nombre conservateur. La problématique des mégots est
sérieuse et on étudie présentement une façon de l’enrayer. »

Malgré le règlement, 242 commerçants de Ville-Marie et du Plateau ont reçu un constat, depuis juin dernier, parce qu’ils n’ont pas installé de cendrier. Le directeur général de la Société de développement du centre-ville, André Poulin, qui représente 8000 places d’affaires,
explique que plusieurs l’ont fait, mais qu’ils ont été victimes de vandalisme. « Certains passants arrachent les cendriers des façades pour récupérer les mégots, un peu
comme pour les bouteilles consignées, déplore M. Poulin. Il existe un modèle de cendrier, qui ressemble à une colonne que l’on fixe au sol. Je pense que c’est le modèle qui devra être utilisé. »

M. Poulin ajoute qu’il a reçu un nombre significatif de plaintes de la part de ses membres «pour un excès de zèle » de la part des inspecteurs municipaux. « L’un d’entre eux, qui a une bonne réputation d’entretien de son terrain, a reçu une amende de 725 $ pour avoir omis de
cadenasser son conteneur à déchets, et il n’est pas le seul. On trouve ça exagéré. »

L’arrondissement de Ville-Marie n’a pas été en mesure de dévoiler, hier, la nature des constats, mais 112 places d’affaires ont reçu une contravention de 725 $, de juin 2007 à avril 2008, pour une somme de 81 000 $. Informé du dernier bilan de propreté des arrondissements, le grand manitou responsable du dossier à la Ville, Marcel Tremblay, estime qu’il faut maintenant se concentrer sur la sensibilisation.

À ce sujet, il a annoncé à La Presse que la Ville se prépare à lancer une vaste campagne d’affichage publicitaire sur le territoire, avec les déchets et mégots à l’avant-scène.

Sara Champagne
La Presse